alain delon

en relisant mon dernier message, je m'aperçois que je parle de moi à la 3ème personne....comme alain delon. je ne sais les raisons qui poussent 'alain delon à s'exprimer ainsi, pas plus que de prime abord je ne connais les miennes. un petit reste du "moi haïssable" doit ressurgir ici , on ne sait trop pourquoi. pourtant mon éducation m'a au contraire portée à m'exprimer sur moi sans aucune contrainte. je me souviens que lorsque j'avais 7, 8 ans, je tenais avec régularité un journal,très encouragée en ceci par ma mère. j'ai dû ainsi remplir plusieurs cahiers épais de textes souvent même illustrés! ces souvenirs n'avaient heureusement pas pour moi la teneur de ceux d'anne franck: je n'étais pas une petite fille juive. je n'avais à craindre de l'occupant que le triste spectacle d'une armée allemande d'occupation qui dans la région que j'habite s'est livrée à bien des atrocités, des tortures de résistants, des fermes brûlées, des prises d'otages sans que ma famille y soit mêlée directement. et le liet- motiv de mes cahiers est qu'en j'y repense maintenant beaucoup plus terre à terre: un refrain continuel sur la faim dont je souffrais alors de façon chronique. mes souvenirs heureux de cette époque sont donc aussi des souvenirs de faim assouvie , de petits cadeaux en nourriture grapillés au hasard du déroulement de l'histoire: un carré de chocolat qu'un officier allemand m'offre et que ma mère jette ausitôt à la poubelle:" sache qu'on n'accepte pas de cadeaux des allemands, et ne recommence plus" et un grand quart de poulet accompagné d'une tartine de pain blanc, mangé dans la propre gamelle d'un officier américain ému par ma maigreur . la scène se déroule cette fois avec l'assentiment de mon père: on peut alors tout accepter de nos libérateurs! du moi haîssable j'en suis arrivée à mes souvenirs de guerre !!!!et ce n'était pas du tout mon projet ce soir....mais demain il fera jour encore ....je te souhaite une douce nuit, la petite mamie effrénée, p.s. : je vais essayer de ne pas rêver de bombardements.....çà m'arrive encore!